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Louise Benally : un modèle de resistance contre l’extractivisme en Arizona

Cette mère et grand-mère, du clan de la nation Big Mountain Dineh, milite pour l’environnement et les droits de l’homme depuis les années 60. 

Son territoire : la plus grande réserve indienne des États-Unis qui  s’étend sur 3 états :  l’Arizona, l’Utah et le Nouveau Mexique, soit deux fois la superficie de la Belgique .

Un  territoire sacré navajo et hopi, entouré de quatre montagnes sacrées. Avec ses silhouettes de grès rouge et son plateau désertique, ce décor de western offre un cadre d’une beauté époustouflante.

Immortalisé par les westerns, ce peuple est aussi le messager de la Terre mère.

Mais leur territoire a aussi le malheur de cacher d’autres  trésors: des gisements considérables de gaz et de pétrole, de charbon et d’uranium (la plus grande réserve des États-Unis). 

Dès les années 50, la terre est exploitée et les conséquences sont toujours tout aussi dramatiques sur la santé des hommes (cancers, maladies respiratoires, …) et des animaux, la pollution des sols, des eaux.

Dans les années 80, la résistance s’organise. Cette fois, les Indiens adoptent les armes des Blancs en formant dans la première université tribale toute une génération d’hommes et de femmes politiques, de spécialistes de l’environnement et des avocats qui n’hésitent plus à porter leurs voix sur la scène internationale. Ils remportent au fil du temps des victoires.

Des mines ferment définitivement (500 sont à l’abandon), mais il faudra attendre 2011 pour que Monument Valley soit peu à peu  décontaminée. 

Sur le territoire de Big Mountain, la compagnie Peabody Coal  a débarqué en 1968 pour que “ le reste des Etats-Unis ait de l’électricité et de l’eau à volonté,” dit Louise mais  elle a volé les terres et déplacé les natifs. La loi rédigée en 1974, appelait au déplacement de plus de 10 000 Navajos et plus de 200 Hopis. Les Etats-Unis ont tracé les limites sans le consentement des communautés locales.

“Ma communauté a décidé de ne pas déménager, précise Louise Benally. “Nous sommes toujours là. Nous continuons à vivre selon notre mode de vie. Nous continuons à mettre en pratique nos traditions d’harmonie avec la nature.”

Mais les conditions de vie sont de plus en plus difficiles.

L’eau a été pompée pour alimenter  l’électricité du  sud de l’Arizona.

Le niveau de la nappe phréatique a baissé, la nappe aquifère ne peut plus fournir assez d’eau pour les moulins.

Louise précise que les grandes compagnies voulaient toute l’eau, qu’il n’y avait pas de négociations possibles pour laisser de l’eau aux natifs du territoire.

Louise vit à 25 km de la mine de charbon, elle ne consomme aucune électricité ou energie.

Comme ils sont des résistants , ils n’ont pas accès aux services sociaux de la Nation Navajo, du gouvernement des Etats-Unis ou de quiconque. 

 “Ils essaient de nous affamer.” Et maintenant, les rangers Hopi “volent nos animaux”.  or C’est la nourriture des gens, dit-elle. “Nous ne sommes  même pas autorisés à cultiver notre nourriture. Il y a des montagnes de lois contre nous.”

Alors Louise et ses compagnons de lutte résistent et continueront à parler de leur situation au monde entier tant que la situation n’évoluera pas. Elle n’attend rien du  gouvernement de la Nation Navajo  qui “n’est qu’un bras du Gouvernement Fédéral, et “couche avec” les grandes compagnies, signant tous les contrats qui liquident les ressources.

Eux ne baissent pas les bras et continueront à résister et dire NON à l’extractivisme.

En terre indigène