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Episode 2 : La langue maternelle, au coeur de l’apprentissage Sarayaku
Crédit : Misha Vallejo

Sur les 4000 langues autochtones, 2680 sont actuellement en voie de disparition. Et quand une langue disparaît, c’est toute une culture et une identité qui disparaissent avec elle.

Dans la communauté Sarayaku en Equateur, à l’école traditionnelle TAYAK WASI, les cours sont donnés en deux langues aux enfants : kichwa et espagnol. Ces leçons intègrent aussi les savoirs traditionnels : les contes, la cosmovision, les connaissances,…

Gaspard Malaver est un des professeurs de cette école traditionnelle, qui propose aux enfants de 3 à 7 ans d’apprendre leur langue maternelle avant d’intégrer l’école primaire classique. Il travaille en collaboration avec toute l’équipe éducative, majoritairement féminine. Car dans cette communauté, les femmes sont au centre de la transmission des savoirs ancestraux et de la culture.

Au début de ses cours, Gaspard Malaver rappelle aux enfants l’alphabet, leur demande de former des mots, puis des phrases. Par exemple, avec le  A, on dit Alla, qui veut dire  champignon, avec le i  iluche qui est un fruit sauvage. Urqu, c’est une montagne et là maintenant les élèves vont faire leur propre phrase”, explique le professeur. Les enfants, enthousiastes, répondent. “Il a écrit que la tourterelle est dans la forêt et qu’un serpent arrive et la mange”.

A travers l’apprentissage de la langue, les enfants en apprennent aussi plus sur leur culture. Les enfants créent des phrases exclusivement à partir de la nature, des plantes, des animaux”, explique Gaspard Malaver. Des mots du “monde d’ici”, sur la terre, insiste-t-il. Mais les enfants connaissent très peu le monde du haut, et c’est ce qu’il nous reste à leur transmettre quand ils seront plus grands, leur dire ce qu’on y trouve”.

D’abord critiqué par les parents, le professeur a finalement réussi à faire comprendre l’importance de ces cours pour les enfants de la communauté. Aujourd’hui, ils réalisent enfin l’importance de cet enseignement, que certains parents ne pratiquaient plus”

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