Vous connaissez sûrement WWF pour son panda, comme symbole de son activisme écologique. Créée il y a 58 ans par des biologistes britanniques, WWF (World Wildlife Fund ou Fonds mondial pour la nature) est aujourd’hui l’une des plus grandes ONG environnementalistes, sur le devant de la scène pour avoir financé des groupes violents.
Depuis la semaine dernière, WWF est accusé d’avoir soutenu, dans le cadre d’opérations anti-braconnage, des « forces paramilitaires brutales ». Celles-ci seraient responsables de tortures et de meurtres, en Asie et en Afrique, c’est ce qu’a révélé le média BuzzFeed lundi 4 mars. Une année d’enquête et une centaine d’entretiens ont permis de déterminer les soutiens financiers procurés par WWF à des unités de lutte contre le braconnage qui se seraient progressivement transformées en milices ultra-violentes. WWF aurait fourni à ces groupes salaires, formation, équipement qui auraient participé à perpétuer tortures, viols et meurtres dans au moins 6 pays africains et asiatiques, parmi lesquels l’Inde, le Népal, le Cameroun.
L’association a déjà un passif, et notamment une mise en cause pour violation des droits de l’Homme au Cameroun en 2017. Survival, ONG internationale de défense des peuples autochtones, avait accusé le WWF de subventionner des activités bafouant les droits des Pygmées. Parmi les autres accusations portées par Survival depuis de nombreuses années, celle de projet de création de parc national au Congo, largement refusé par les populations locales. Ces dernières reprochaient aux écogardes soutenus par WWF une répression violente.
Largement taxées de « colonialisme vert occidental », les actions du WWF vont être examinées dans le cadre d’une commission d’enquête indépendante composée de spécialistes des droits de l’homme chargée de faire la lumière sur ces accusations.
Marion Fichet