Après une première conférence en Janvier 2020 à l’université de Guyane, l’association En Terre Indigène et Anne Pastor seront tout le mois de Janvier à Kourou pour y animer un atelier de parole dans le cadre d’un programme de réinsertion des jeunes de l’association l’Entonnoir théâtre et proposer un colloque sur la Voix des Femmes.
Si la ville de Kourou est plus connue pour le centre spatial, les bagnes que pour son passé amérindien, elle a pourtant longtemps été un village de Kali’na, un des premiers peuples autochtones de Guyane. Jusqu’au XVIIème siècle, date d’arrivée des premiers colons, cette communauté de grands voyageurs était la seule présente à Kourou. Et jusqu’à récemment, avec l’installation du Centre spatial, Kourou n’était qu’un petit village habité par 600 pêcheurs et agriculteurs. Aujourd’hui la ville de plus de 25000 habitants est une terre cosmopolite et de passage.
La ville renoue aussi avec ses origines et met à l’honneur les vestiges d’art rupestre et la culture des amérindiens. Les femmes et leur savoir-faire sont valorisées.
Cette année 2021, s’ouvre sous le signe des droits des femmes pour construire ensemble un monde plus respectueux et plus juste.
“Susciter des initiatives pour faire avancer la cause des femmes et améliorer leur vie”
Cette devise empruntée à Valentine Boniface guidera les interventions proposées .
En premier lieu à l’Entonnoir Théâtre, Anne Pastor animera un atelier de parole auprès de 12 jeunes de Kourou : 6 garçons, 6 filles, de 17 ans à 22 ans . Elle leur fera découvrir l’outil radiophonique pour se raconter et rencontrer d’autres femmes inspirantes.
Les Premières de Guyane et Valentine Bonifacie, membre du Conseil des droits des femmes et à l’égalité de Guyane, seront invitées à partager leur expérience.
En tant que femme et noire, Valentine Bonifacie a du faire preuve de combativité. Travailler plus et prouver ses compétences à chaque obstacle. C’est pourquoi cette passionnée s’engage dans le réseau de femmes Soroptimist et crée les Premières de Guyane. Ce qu’elle souhaite ? “Le meilleur pour les femmes”.
De même, Josy Cajuste jeune animatrice santé et Rachel Feza Mutata, coordinatrice, de l’association Ader échangeront avec les jeunes sur le Programme “Parlons-en encore” dont l’un des objectifs est de les sensibiliser aux violences sexuelles et aux risques.
Ces rencontres vont nourrir un travail collectif sur la sexualité et le consentement. Les jeunes seront ainsi amenés à témoigner de leurs expériences personnelles autour de l’amour et de la séduction. Mais aussi des violences subies, de l’homosexualité et de leur rapport au corps. Un sujet difficile qu’ils aborderont à travers des récits intimes enregistrés.
Une attention particulière sera portée aux nouvelles écritures radiophoniques adaptées aux besoins des jeunes et à leur impact dans la communauté et leur capacité à transmettre en utilisant de nouvelles technologies.
Un documentaire et en public
Nourris de toutes ces rencontres et des reportages que ces jeunes vont réaliser, ils présenteront en public et au théâtre de l’entonnoir un documentaire.
Durant l’émission radio, des bascules entre le live et les reportages enregistrés permettront aux jeunes sur le plateau de révéler d’autres facettes d’eux-mêmes comme l’envers du décor plus intime auquel il nous est donné d’assister. Une affirmation de soi, de leur identité et de leur genre.
A travers ce documentaire se dessinent la puissance, la beauté mais aussi la sagesse de ces jeunes qui vont devenir acteurs et actrices de leur propre histoire et par là même de la nôtre. L’idée est aussi de tisser de nouvelles formes d’écoute collective plus profonde, de transcender les réseaux sociaux en une toile organique née de la prise de conscience du public.
Le colloque de la Voix des femmes autochtone
Enfin, L’association En Terre Indigène et Anne Pastor proposeront une conférence sur la Voix des Femmes autochtones et inviteront à découvrir ces femmes qui, partout dans le monde, sont encore très souvent exploitées et discriminées en tant que femmes et autochtones. Elles doivent se battre pour gagner leur place et le respect de leurs droits.
Pourtant aujourd’hui, certaines proposent des alternatives originales que ce soit sur la question de l’éducation, de la justice, de la pauvreté ou de la violence sexiste. Elles nous montrent qu’un monde plus juste et plus respectueux est possible.
Alors peut-être est-il temps aujourd’hui d’écouter, d’échanger avec elles et de construire un futur ensemble ?
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*propos recueillis par l’Entonnoir Théâtre
Crédit : Entonnoir théâtre