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Episode 1 : L’artisanat, au coeur du matrimoine des Sarayakus

Dans les sociétés de tradition orale, la transmission des savoirs et de la culture est une arme de résistance et d’émancipation. C’est le cas en Equateur, dans la communauté des Kichwas de Sarayaku, où ce sont les femmes qui détiennent et transmettent les savoirs ancestraux aux filles, notamment en ce qui concerne l’artisanat. Le matrimoine a alors une place fondamentale dans la préservation des coutumes et des traditions.

Ainsi, à l’école traditionnelle Sarayaku, les anciennes sont invitées à enseigner leur culture aux enfants. “Elles racontent des contes et des chansons aux filles”, explique Teresa, professeure de l’école. Elle a ainsi invité Cristina Gualinga, ancienne professeure de kichwa et de savoirs traditionnels, à enseigner l’artisanat aux jeunes. “C’est une des personnes qui connaît bien les traditions, les coutumes de Sarayaku”. 

Cristina Gualinga partage alors ses connaissances en chantant des légendes et des contes en lien avec la céramique. “C’est un conte pour les initier qui raconte comment fabriquer la poterie, la cuire et qui parle de la terre qui s’appelle « mangalpa »”, raconte Teresa. Cristina interprète également un chant de son père, appelé “turi apamongi”. “Cette chanson parle des fêtes. Elle parle aussi d’amitié, de chicha, la bière de manioc qui est toujours faite par une femme dans une céramique.”

Cette forme d’apprentissage est typique chez  les autochtones où les rôles sont répartis. Ainsi, les garçons fabriquent les outils nécessaires à la chasse et les filles apprennent l’artisanat traditionnel. 

“C’est l’éducation pratique qui a toujours existé dans notre monde, nous n’avons jamais eu ni livre, ni de dessin”, indique Cristina Gualinga. 

Un exercice pratique de ce matrimoine est la fête de la lance, qui est le symbole de la résistance et de l’indépendance des Sarayakus et où ils réaffirment haut et fort leur culture et leur identité. A cette occasion, le savoir-faire des femmes est mis à l’honneur à travers la céramique, les paniers, les canastas et les décorations qu’elles ont fabriqué. 

Pour en savoir plus, retrouvez notre podcast : https://www.podcastics.com/podcast/episode/l%E2%80%99artisanat-au-coeur-du-matrimoine-des-sarayakus-55581/

Crédit : Christine Diger

Mélanie Costa

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