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Aux USA, Kandi Mossett, guerrière Sioux contre l’extractivisme
Kandi Mossett dans la réserve de Fort Berthold, devant les puits de pétrole
Photo de Taylir Irvine

C’est via ses lives et publications Facebook que des milliers d’internautes ont pris connaissance de la mobilisation autochtone à Standing Rock contre l’oléoduc du Dakota en 2016. Kandi Mossett est considérée par beaucoup comme une justicière environnementale au sein d’un peuple encore aujourd’hui méprisé par le pouvoir américain.

Née dans la réserve de Fort Berthold, dans les Trois Tribus Affilées Mandan, Hidatsa, Arikara du Dakota du Nord, Kandi Mossett est diplômée en gestion des ressources naturelles. Depuis 2007 et son arrivée à l’Indigenous Environnemental Network (Réseau Environnemental Indigène), elle a permis a plus de 30 université autochtones de mettre en place des initiatives durables, de l’implantation de panneaux solaires aux jardins communautaires. Son objectif : que les étudiants indigènes s’impliquent dans les questions de justice environnementale et climatique dans leurs communautés

Avec le temps, les missions de Kandi Mossett se sont élargies pour sensibiliser internationalement, jusqu’aux Nations Unies. En 2009, à la CCNUCC (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) à Copenhague, elle dénonce le développement des sables bitumineux et exige des Etats-Unis qu’ils reconnaissent les droits des peuples autochtones. L’année suivante, elle s’élève contre la marchandisation du sacré, qui passe selon elle par les systèmes d’échange de droits d’émission de carbones tels que les REDD. 

Inlassablement, Kandi Mossett travaille localement, comblant notamment les fossés générationnels intra-communautés mais également plus largement en reliant communautés et autorités nationales et internationales. Se décrivant simplement comme mère et protectrice de l’eau, elle dénonce les méfaits de la fracturation, aussi bien environnementaux que sociaux (avec notamment la traite des femmes par les compagnies internationales).

Son leitmotiv est large et ambitieux : « Par-dessus tout, lutter pour protéger toute vie ; être une voix pour tous ceux qui ne peuvent pas parler et ne jamais perdre espoir ». Manifester n’est pas un droit mais une responsabilité selon elle, car laisser l’industrie fossile empoisonner les terres, c’est nous empoisonner nous-mêmes. Un combat qu’elle considère encore plus évident quand il s’agit des populations indigènes, pour qui cette lutte est une question de vie ou de mort.

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En terre indigène